LeConcerto de l’Adieu de Georges Delerue. Georges Delerue est un compositeur français de musique de film trĂšs connu. C’est lui aussi qui a composĂ© l’ancienne musique de la Cinescenie
01 Antienne 1 pour violon et piano MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0301 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 02 Concerto de l'adieu, version pour violon et piano MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 1056 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 03 Aria et Final pour violoncelle et piano I. Aria MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0528 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 04 Aria et Final pour violoncelle et piano II. Final MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0340 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 05 Mouvements pour instruments à percussion et piano I. Prelude MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0221 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 06 Mouvements pour instruments à percussion et piano II. Divertissement MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0448 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 07 Mouvements pour instruments à percussion et piano III. Danse MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0343 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 08 Mouvements pour instruments à percussion et piano IV. Incantation MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0118 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 09 Stances pour violoncelle et piano MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0408 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 10 Sonate pour violon et piano I. Moderato MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0442 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 11 Sonate pour violon et piano - Andante II. Andante MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0519 SÀveltÀjÀt Georges Delerue 12 Sonate pour violon et piano - Allegro marcato III. Allegro marcato MINNA RE SHIN Georges Delerue Oeuvres pour piano et instruments divers 0520 SÀveltÀjÀt Georges Delerue
GeorgesDelerue: Concerto De L'Adieu - Partition musicale. Livraison rapide et fiable dans le monde entier. +49 (0) 9303 98171-0 Contact & Service / Français. Informations client. Contact & Service Paiement et envoi Protection des donnĂ©es Droit de rĂ©tractation CGV Collaborateurs À propos de Stretta Foire aux questions (FAQ) Mentions lĂ©gales. Login. Login. Passwort. Mot de
En 1963, Godard plane haut sur le cinĂ©ma mondial. Le compositeur George Delerue, lui, Ă©lĂšve de Darius Milhaud, est demandĂ© partout, de l’écran Ă  la scĂšne oĂč il vient d’accompagner les adieux de Jean Vilar. Leur gĂ©niale collaboration est un coup du hasard l’annulation d’une commande et donnera naissance Ă  l’une des partitions les plus connues du compositeur. Le thĂšme de Camille, repris par Martin Scorsese dans son film ’Casino’’, est Ă  inscrire au panthĂ©on des musiques de film. Au commencement, il y a un vulgaire et joli roman de gare de Moravia, plein de sentiments classiques et dĂ©suets, en dĂ©pit de la modernitĂ© des situations.» C’est ce qu’estimait Jean-Luc Godard Ă  la sortie du MĂ©pris. C’est avec ce genre de romans que l’on tourne souvent de beaux films.» L’histoire tragique de la fin d’un amour entre le scĂ©nariste Paul Javal Michel Piccoli et sa femme Camille Brigitte Bardot. ConsidĂ©rĂ© comme l’un des classiques de la Nouvelle Vague du cinĂ©ma français, Le MĂ©pris est l’un des films les plus intimes de Godard, presque autobiographique dira Michel Piccoli. Godard est alors mariĂ© Ă  Anna Karina ; ils se sĂ©pareront en 1965. Brigitte Bardot est alors au sommet de sa gloire, harcelĂ©e par les paparazzi et dont les producteurs insistent pour la voir nue Ă  l’écran. Il fallait faire du nu » explique Godard. L’industrie cinĂ©matographique est alors en pleine crise et le film marque aussi la fin de la Nouvelle Vague. Le documentaire dĂ©crypte le travail de mise en scĂšne, de photographie, et note l’importance de la musique rĂ©pĂ©titive, obsĂ©dante et dĂ©sespĂ©rĂ©e » de Georges Delerue. C’était quand mĂȘme assez fermĂ©, Ă  cette Ă©poque. La musique de film coĂ»te cher et les producteurs ne veulent pas prendre de risques. J’ai bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’arrivĂ©e de la Nouvelle Vague, qui a remis les pendules Ă  l’heure. Il y a eu un renouvellement complet de la situation. Les gens de la Nouvelle Vague ne voulaient pas travailler avec des gens plus ĂągĂ©s. A tort ou Ă  raison, ils ont voulu faire table rase, et c’est ce qui m’a permis de travailler pour des longs-mĂ©trages. Ce qui me plaisait chez les rĂ©alisateurs de la Nouvelle Vague, c’était l’amour qu’ils portaient Ă  la musique, et cela, c’était nouveau
George Delerue Le cinĂ©aste se contente de passer commande Ă  Delerue, qui a dĂ©jĂ  Ă  son actif la musique de Tirez sur le pianiste, celle de Jules et Jim et des premiers films de Philippe de Broca. George Delerue Les deux hommes ont dĂ©jĂ  travaillĂ© ensemble, en 1957, pour un court-mĂ©trage sur les
 termites et, aux interrogations du musicien, le cinĂ©aste a rĂ©pondu par un narquois Le film dure treize minutes, il faut donc treize minutes de musique
 » Un jour, je reçois un coup de fil de Godard Je suis en salle de montage, rue de Washington, je viens de finir un film avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Jack Palance. J’aimerais que vous en fassiez la musique
J’ai vu Le MĂ©pris le lendemain. Godard n’avait aucune idĂ©e au dĂ©part et ne m’a rien dit avant la projection. A sa sortie, pas trĂšs loquace, il me demande Que comptez-vous faire ? » Je lui rĂ©ponds Pour ce film, j’entends une musique ample, avec beaucoup de cordes, trĂšs romantique mais dans un esprit brahmsien.» J’ignore si la rĂ©fĂ©rence Ă  Brahms a Ă©tĂ© un dĂ©clic mais il m’a rĂ©pondu C’est tout Ă  fait ce que je veux.» Pour moi, il ne s’agissait pas de faire du Brahms mais de situer un climat musical. Nous avons ensuite dĂ©terminĂ© les emplacements musicaux, qui reprĂ©sentaient quinze minutes au total. AprĂšs l’enregistrement, je n’ai plus entendu parler de Delerue Le rĂ©alisateur s’enferme en studio avec les quinze minutes composĂ©es par Delerue. Je n’ai pas assistĂ© au montage. Je savais que Godard dĂ©testait ça. Je suis restĂ© un peu en dehors de l’affaire. Et lors de l’avant-premiĂšre, j’ai Ă©tĂ© trĂšs surpris il avait mis ma musique partout, j’ai mĂȘme eu peur qu’on m’accuse d’en avoir trop fait. Il Ă©tait tombĂ© amoureux d’un ou deux thĂšmes et cela couvrait » maintenant trente-cinq Ă  quarante minutes du film. Ça ne faisait pas rĂ©pĂ©titif, ça donnait une ambiance, le sentiment que le film Ă©tait non pas envahi, mais entourĂ© de Delerue Godard n’en fait qu’à sa tĂȘte, mais le mouvement de son montage sublime la mĂ©lodie de Delerue. Contrairement Ă  d’autres compositeurs dont il peut disposer Ă  l’époque, Delerue est son choix C’était un copain de Truffaut, dit-il un jour, je voulais le cĂŽtĂ© musique symphonique de certains films amĂ©ricains, avec un air qui revient. » Le thĂšme principal Camille » est confiĂ© aux cordes juste soutenues par quelques bois, un cor et une harpe. La phrase mĂ©lodique d’une simplicitĂ© touchĂ©e par la grĂące trouve une profonde rĂ©sonance en chacun de nous tant la crise qui se joue dans le couple est universelle. Gros budget, BB, Capri, les producteurs ont une idĂ©e du film qui s’écarte de celle de Godard. Ils font tourner des scĂšnes supplĂ©mentaires pour quelques plans de Bardot nue. En Italie, Carlo Ponti fait sortir le film avec une musique totalement diffĂ©rente, un genre de jazz lĂ©gĂšrement moderniste et pĂ©tillante signĂ©e Piero Piccioni, alias Piero Morgan, pianiste Ă  la radio dans les annĂ©es 30 et leader d’un big band dans l’aprĂšs-Mussolini. Du noyau dur de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard est sans doute le cinĂ©aste Ă  la conscience musicale la plus acĂ©rĂ©e. ElĂ©ment organique de son discours, la musique lui permet de transmettre au spectateur des informations qu’il n’a pas filmĂ©es. Si les images de Godard ont inspirĂ© Ă  ses compositeurs quelques partitions fulgurantes, c’est aussi leur utilisation au mixage qui frappe par son culot esthĂ©tique une rĂ©appropriation quasi-physique de la musique, faite de coupes, de ruptures, de savants guillotinages. Comme si Godard recomposait l’Ɠuvre de ses compositeurs, comme si le musicien des films de Godard, c’était d’abord Godard lui-mĂȘme. Sources – – notes pochette – – ConcertoDe L'Adieu By Georges Delerue - score and parts Sheet Music for Flute and Piano - Buy print music MA.EMR-23474A | Sheet Music Plus. ï»żTĂ©lĂ©chargement digital TĂ©lĂ©chargez cet album dans la qualitĂ© de votre choix Your browser does not support the audio element. Vous ĂȘtes actuellement en train d’écouter des extraits. Écoutez plus de 80 millions de titres avec votre abonnement illimitĂ©. Écoutez cette playlist et plus de 80 millions de titres avec votre abonnement illimitĂ©. À partir de 12,50€/mois Le concerto de l'adieu Du spectacle "Les orgues de feu" 000220 Georges Delerue, Composer - Prague Symphonic Ensemble, Orchestra, MainArtist - Antonin Mikula, Arranger © 2018 Warner Music France, a Warner Music Group Company ℗ 2008 Grand Parc du Puy du Fou Your browser does not support theaudio element. À propos 1 disques - 1 pistes DurĂ©e totale 000220 Artiste principal Prague Symphonic Ensemble Compositeur Georges Delerue Label Warner Classics Genre Classique 16-Bit CD Quality kHz - Stereo © 2018 Warner Music France, a Warner Music Group Company ℗ 2018 Warner Music France, a Warner Music Group Company AmĂ©liorer cette page album Pourquoi acheter sur Qobuz ? Streamez ou tĂ©lĂ©chargez votre musique Achetez un album ou une piste Ă  l’unitĂ©. Ou Ă©coutez tout notre catalogue en illimitĂ© avec nos abonnements de streaming en haute qualitĂ©. ZĂ©ro DRM Les fichiers tĂ©lĂ©chargĂ©s vous appartiennent, sans aucune limite d’utilisation. 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ÉvĂšnements ‱ PubliĂ© le 23/04/2012 par Florent Groult. Roubaix, 3 mars 2012. Les maisons de brique rouge typiques du Nord de la France ont peine Ă  faire oublier la grisaille qui semble cerner de toutes parts les quelques passants qui dĂ©ambulent dans les rues. Arborant toujours Homme Amoureux Un / Premier Voyage Georges Delerue UN HOMME AMOUREUX / PREMIER VOYAGE 1987/1980 Compositeur Georges Delerue Éditeur Music Box Records Format CD Date de sortie 06/05/2022 L’Amour avec un grand A, ses joies et ses tourments comme souvent chez Delerue, les mĂ©lodies d’Un Homme Amoureux coulent de source avec cette douceur lumineuse pour cordes et solistes flĂ»te, hautbois qu’on apprĂ©cie tant chez lui. A leur cĂŽtĂ©, celles de Premier Voyage sont d’une pudique mĂ©lancolie, effleurant des enfances qui s’envolent
 C’est le Delerue de la fin, celui de Tours du Monde, Tours du Ciel ou du Concerto de l’Adieu qui s’annonce ici. Cordes dominantes, Ă©lĂ©giaques et tristes pour Un Homme Amoureux, plus de sourires et de flĂ»te dans Premier Voyage, mais c’est tout de mĂȘme Ă  une promenade d’une mĂ©lancolie insondable qu’on est conviĂ©. C’est beau, c’est mĂ©lodique et les deux scores se complĂštent bien dans leur douceur et leur mĂ©lancolie. Delerue sait assurĂ©ment se mettre au diapason des cƓurs. Mais bon, comme la musique me laisse assez froid, je vais me contenter de mon CD Ă©ditĂ© par Disques CinĂ©Musique, qui offre un morceau de source music absent ici. Belle partition romantique pour cordes, flĂ»te et hautbois, Un homme Amoureux est trĂšs mĂ©lancolique, et propose un Ă©tonnant passage Ă©lectronique d’un trĂšs bel effet Écran Lunaire. Le bref Premier Voyage est plus innocent, avec un joli thĂšme dĂ©licat Ă  la cithare. Cordes, vagues, passion. Comment juger ces Delerue qui ressemblent Ă  tant d’autres, tout en s’abandonnant aux ondes d’amour qu’il parvient ici encore Ă  gĂ©nĂ©rer, comme si c’était la premiĂšre fois ? En retirant un demi-point Ă  une musique qui, pour la gĂ©nĂ©reuse beautĂ© qu’elle nous apporte, en mĂ©riterait 4, facile. Je m’en veux dĂ©jĂ . Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressorti mon 33 d’époque pour me savourer cette gourmandise. Si l’agencement des pistes est diffĂ©rent, le plaisir demeure pour redĂ©couvrir cette Ɠuvre du compositeur, au charme inimitable. DĂšs que j’écoute du Delerue, j’ai envie d’en Ă©couter plus. Cettepartition CONCERTINO PARTITION de Delerue Georges a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e par les Ă©ditions Billaudot. La rĂ©fĂ©rence de cette partition de musique est PN6235. Cette oeuvre d'une durĂ©e de 00:11:30 est idĂ©ale pour les musiciens pratiquant Piano. AprĂšs quelques heures de pratique, cette partition n'aura plus de secret pour vous.
Listen La rafle 2010 Soundtrack Buy Movie Buy Movie Play Title Artist Buy song TombĂ© du ciel Charles Trenet performer,writer,composer Ein Kleiner Akkord Zarah Leander performer Guenther Schwenn performer Peter Igelhoff performer Insensiblement Paul Misraki composer,writer TombĂ© du ciel Albert Lasry composer Tout en flĂąnant Louis Poterat writer Quand un vicomte Ray Ventura performer Insensiblement Ray Ventura performer Quand un Vicomte... Ray Ventura performer Quand un vicomte Mireille composer Quand un Vicomte... Mireille composer Quand un vicomte Jean Nohain writer Quand un Vicomte... Jean Nohain writer Tout en flĂąnant AndrĂ© Claveau performer Automne Alix Combelle performer Paris Édith Piaf performer L'or du Rhin - prĂ©lude Richard Wagner writer,composer Clair de Lune Claude Debussy writer,composer Valse op. Posthume en La mineur FrĂ©dĂ©ric Chopin writer,composer Concerto for violin and orchestra Philip Glass composer Ulster Orchestra performer États d'Ăąme Edvard Grieg writer,composer Concerto de l'adieu Georges Delerue composer L'or du Rhin - prĂ©lude Berliner Philharmoniker performer Herbert von Karajan performer États d'Ăąme The Academy of St. Martin-in-the-Fields performer Germany George Wilson performer États d'Ăąme Neville Marriner performer Operation terminated John Ottman writer La Savane Op. 3 Louis Moreau Gottschalk writer,composer États d'Ăąme JĂ©rĂŽme Lemonnier composer Clair de Lune Kate Dillingham performer Richard Canavan performer Related movies...
Composedby Georges Delerue, a French composer specialised in film music , Le Le Concerto De L'Adieu is a piece for Violin and Piano accompaniment. Edited by Roberto Cani, it lasts 9 minutes.This concerto is part of the original soundtrack of “Dien Bien Phu” (1992) by Pierre Schoendoerffer.
Description OTHER LIVES CONDUTEUR ET PARTIESCompositeur Oliver WaespiOther Lives est une composition idĂ©ale pour un concours mais peut Ă©galement ĂȘtre programmĂ©e comme Ɠuvre de concert. Les sombres accords qui ouvrent la piĂšce sont dĂ©rivĂ©s de Der DoppelgĂ€nger », l’une des derniĂšres chansons de Franz Schubert. AprĂšs un court dĂ©veloppement, la musique s’accĂ©lĂšre et trouve sa propre forme, s’éloignant progressivement de l’introduction. L’ensemble de la premiĂšre partie, Rage », est de nature trĂšs agitĂ©e. Le passage suivant, Reflection », retourne Ă  la progression d’accords du dĂ©but, avant une sĂ©rie de solos qui explorent le temps et l’espace Ă  un rythme plus modĂ©rĂ©. AprĂšs un autre Ă©lan musical, la musique est presque rĂ©duite au silence avant l’arrivĂ©e de la troisiĂšme partie, Redemption ». Ici, un large champ sonore se dĂ©ploie et fait discrĂštement allusion Ă  une autre Ɠuvre de Schubert, RĂŒckblick ». AprĂšs cet adieu, une transformation musicale abstraite engendre de nouvelles Ă©motions, les motifs lugubres du dĂ©but Ă©tant maintenant inversĂ©s pour produire un paysage harmonique beaucoup plus lumineux. En outre, dans la derniĂšre partie de la piĂšce, Renewal », l’atmosphĂšre tendue de la premiĂšre partie se transforme pour dĂ©gager une grande Ă©nergie. Other Lives est une commande du Valaisia Brass Band, basĂ© en et parties pour fanfare DĂ©tails du produit RĂ©fĂ©rence DHP-BMP20013714
Lesarchives par sujet : concert de jean claude crystal Musique, Musique classique, Concert, Spectacle Hendaye 64700 Le 23/08/2022. JEAN-FRANÇOIS HEISSER, piano Chickering 1868 - FrĂ©dĂ©ric CHOPIN (1818 - 1849) - Deux Polonaises Op 26 - Johann-Sebastian BACH (1685 - 1750) - PrĂ©lude en mi bĂ©mol mineur - FrĂ©dĂ©ric CHOPIN (1818 - 1849) - Deux Polonaises Op 40 -

En 1959, Ă  vingt-six ans, je me prĂ©parais Ă  tourner mon premier long-mĂ©trage, Les Jeux de l’Amour, et je cherchais un compositeur. Par hasard, je suis tombĂ© sur un film publicitaire Maggi oĂč des vaches folles ? dansaient sur un rythme de french-cancan ! Je me suis dit “VoilĂ  ce qu’il me faut c’est vif, enlevĂ© et tonitruant !” Henri Colpi, rĂ©alisateur de cette pub, m’a prĂ©cisĂ© qu’il s’agissait d’un jeune garçon trĂšs prometteur, Georges Delerue. Pas de bol il avait dĂ©sertĂ© Paris pour des vacances dans le Midi. J’ai bondi dans un train pour le traquer dans sa villĂ©giature, Ă  Saint-Jeannet. Je revois sa petite bicoque provençale, en location, mais avec un piano. Il m’a ouvert la porte je faisais tellement jeune qu’il m’a pris pour un coursier ! On a parlĂ© du film, je lui ai dit deux ou trois mots du sujet, en Ă©voquant la possibilitĂ© d’une valse pour le gĂ©nĂ©rique. Il s’est aussitĂŽt mis au piano “Une valse comme celle-lĂ  ?” Ca y est, il avait trouvĂ© sa valse avait quelque chose de guilleret, d’élĂ©gant, avec un arriĂšre-goĂ»t de tristesse. A partir de ce jour, j’ai Ă©tĂ© incapable de me passer de Georges, de l’homme et du compositeur. Pourquoi une valse ? Je l’ignore
 A vingt-six ans, j’étais dĂ©jĂ  un vieux con, totalement en dehors du coup ! rires Comme je me mĂ©fie terriblement de la mode, j’essaye de m’appuyer sur des rĂ©fĂ©rences durables. En plus, quand vous avez un compositeur comme Delerue, vous ne lui demandez pas du disco ou du hard-rock ! Mais, c’est vrai, Georges s’accordait Ă  trouver des correspondances entre mon univers et la valse un mouvement perpĂ©tuel, une ronde des sentiments oĂč rien n’accroche, oĂč tout se dĂ©tache
 Beaucoup de thĂšmes qu’il m’a composĂ©s sont bĂątis sur des rythmes Ă  trois temps Le Roi de CƓur, Les Tribulations d’un Chinois en Chine
 sans parler de mes trois premiers films, interprĂ©tĂ©s par Jean-Pierre Cassel Les Jeux de l’Amour, Le Farceur et L’Amant de Cinq jours. Puis est arrivĂ© Cartouche, qui m’a Ă©tĂ© proposĂ© par les producteurs Alexandre Mnouchkine et Georges Dancigers des Films Ariane. Cartouche a marquĂ© une vraie transition dans ma carriĂšre je passais de marivaudages Nouvelle Vague Ă  un cinĂ©ma-spectacle, historique, d’aventures. Et lĂ , j’ai dĂ» batailler ferme contre Mnouchkine qui me suggĂ©rait fortement Georges Van Parys ou Paul Misraki. Deux vĂ©tĂ©rans contre un jeunot qui, Ă  l’époque, n’avait pas encore fait ses preuves dans le registre Ă©pique. J’ai fini par avoir gain de cause, Ă  l’usure. Delerue a merveilleusement rĂ©ussi la partition de Cartouche et, Ă  partir de lĂ , Mnouchkine n’a plus jurĂ© que par lui. Physiquement, Delerue avait un cĂŽtĂ© un peu cassĂ©, avec une grande tĂȘte, au visage trĂšs expressif. Il venait du Nord et ressemblait aux paysans flamands de Bruegel. Ses origines modestes ne rendaient pas pour autant son comportement “populaire”. Au contraire, Georges Ă©tait simple mais bien Ă©levĂ© et trĂšs chaleureux. Il y avait chez lui une grĂące qui me touchait beaucoup. Alexandre Mnouchkine disait souvent “Delerue est l’homme le plus heureux que j’aie rencontrĂ© !” Il avait raison Georges aimait profiter de sa famille, de la musique, de la bonne chĂšre, sans se compliquer l’existence. Parti de rien, il savait apprĂ©cier ce qui lui arrivait, un certain confort apportĂ© par la rĂ©ussite. Il prenait vraiment la vie au premier degrĂ©. Je ne l’ai jamais entendu disserter sur son travail, l’expliquer, l’analyser. PlutĂŽt que de pĂ©rorer sur la musique, Georges prĂ©fĂ©rait en Ă©crire. Quand j’ai dĂ©marrĂ©, on Ă©tait en pleine Ă©poque des Branquignols, dont les spectacles Ă©taient mis en musique par un compositeur que Delerue respectait beaucoup, GĂ©rard Calvi. C’étaient des films comiques avec des musiques comiques, d’un burlesque totalement assumĂ©. Moi j’adorais ça
 mais pas pour moi. Car, Ă  mes yeux, la comĂ©die est basĂ©e sur une façon drĂŽle de voir des choses graves. Georges comprenait pleinement cette dĂ©marche il mettait dans mes films tout ce que je ne parvenais pas Ă  y mettre moi-mĂȘme, sans doute par pudeur. Pourtant, j’ai longtemps rĂȘvĂ© de raconter des histoires tragiques
 mais l’humour ou la dĂ©rision m’ont presque toujours rattrapĂ©, dĂ©tournĂ©, pris en otage. Heureusement, mon Georges Ă©tait lĂ  pour me ramener vers la gravitĂ©. Car voilĂ  son gĂ©nie rendre palpable, derriĂšre un vernis de lĂ©gĂšretĂ©, une insondable tristesse, une impression de la fragilitĂ© des ĂȘtres et des choses, que tout est perdu ou va se perdre
 Le regard et l’apport de Delerue, c’était tout ce que je n’osais pas exprimer, tout ce que j’avais retenu au scĂ©nario ou au tournage. Pour caricaturer, j’étais la dĂ©sinvolture, la superficialitĂ©, il Ă©tait la profondeur. Dans une comĂ©die comme Le Diable par la Queue, sa musique apporte une Ă©poustouflante dimension de tendresse, de mĂ©lancolie
 Ă  travers une valse lente, pour piano et cordes, que joue Ă  l’image le personnage de Jeanne Clotilde Joanno. C’est Ă  cause de ce thĂšme que Yves Montand s’éprend d’elle brusquement, il cesse de faire le clown et lui raconte sa vie d’escroc minable. Quand une femme vous joue cette valse, vous ne pouvez que tomber amoureux ! Ce thĂšme de Jeanne, c’est peut-ĂȘtre l’un de mes morceaux prĂ©fĂ©rĂ©s de Georges
 Je voudrais qu’on le joue Ă  ma messe d’enterrement ! rires Dans Le Diable, j’aime Ă©galement le gĂ©nĂ©rique dĂ©but, un habile dĂ©tournement de musique de cour. On devrait l’entendre sur les grandes eaux Ă  Versailles
 Or, Ă  l’image, on voit un chĂąteau dĂ©crĂ©pi, dont le toit pisse comme une vache, obligeant Jean Rochefort Ă  jongler avec les pots de chambre. C’est une autre façon de concevoir les grandes eaux ! Par effet de dĂ©calage, la musique dĂ©cuple le dĂ©risoire de cette famille d’aristos dĂ©cavĂ©s dans leur manoir miteux
 J’ai aussi en tĂȘte, dans L’Homme de Rio ou Les Tribulations d’un Chinois en Chine, une musique qui n’hĂ©site pas Ă  jouer le jeu du suspense ou de la poursuite. Quand on fait de la caricature, il faut y croire. Sinon, on tombe dans la parodie ricanante. La musique de Delerue fait comprendre que nos mĂ©chants de convention sont quand mĂȘme des mĂ©chants. Bien sĂ»r, on rit mais il faut malgrĂ© tout avoir peur. Dans Le Chinois en Chine, j’aime bien le thĂšme gĂ©nĂ©rique, un savoureux croisement entre la valse française et les mystĂšres de l’Asie
 Pour ĂȘtre franc, je prĂ©fĂšre la musique au film ! Je sais que les enfants l’ont adorĂ© mais c’est un pastiche outrĂ©, un super-Barnum caricatural trop de pirouettes, trop d’extravagances, trop de fantaisie appuyĂ©e. Ma singularitĂ©, ce ne sont pas les cascades et le gros comique. C’est plutĂŽt une maniĂšre funambulesque de traiter les choses
 Par rĂ©action, l’annĂ©e suivante, j’ai tournĂ© Le Roi de CƓur, une farce tragique, totalement baroque, Ă©crite avec Daniel Boulanger et Marcel Dalio l’histoire d’une petite ville du Nord, pendant 14-18, dĂ©sertĂ©e par ses habitants mais envahie par les fous de l’asile
 Le film Ă©tĂ© un bide noir
 Peut-ĂȘtre l’ai-je un peu raté  En tout cas, j’avais demandĂ© Ă  Georges de jeter une oreille du cĂŽtĂ© de la musique expressionniste, de Kurt Weill. Il m’a pondu une belle valse fragile, dĂ©glinguĂ©e, qui part en dissonances. Comme une boĂźte Ă  musique qui ne tourne pas rond
 C’est un mĂ©lange de fĂȘlure, de nostalgie, de petit manĂšge intĂ©rieur
 Depuis des annĂ©es, je n’écris pas un scĂ©nario sans Ă©couter carrĂ©ment la Messe en si de Bach ou une symphonie de Beethoven. D’un point de vue dramaturgique, leur structure me fascine. J’aime comment Beethoven expose discrĂštement le thĂšme au dĂ©but de la symphonie, l’escamote, le fait revenir, le dĂ©veloppe en mineur ou majeur, en andante ou presto. En termes de construction, j’apprends Ă©normĂ©ment de Bach ou Beethoven
 Au cinĂ©ma, la musique m’aide aussi Ă  la structure. L’apport de Georges Ă©tait autant musical que scĂ©naristique. A ce titre, la fin de Cartouche est exemplaire VĂ©nus Claudia Cardinale vient de mourir, Cartouche met son corps dans un carrosse qu’il pousse, la nuit, dans un lac
 Sur les images du carrosse d’or qui s’enfonce dans les eaux noires, Georges reprend Ă  l’orchestre le thĂšme de VĂ©nus et Cartouche mais en mineur, sur un rythme de marche lente, quasi-funĂšbre
 Comme une Ă©vocation du temps du bonheur, une maniĂšre d’intensifier le souvenir de VĂ©nus dans la mĂ©moire de Cartouche. C’est terriblement vibrant, ça vous fait monter les larmes
 En réécoutant toutes ces musiques, ce sont aussi des images de Georges en studio qui me reviennent en tĂȘte Davout, bien sĂ»r, mais aussi la salle Wagram, qui servait le week-end de salle de boxe. Delerue s’enthousiasmait L’acoustique est vraiment formidable ! » alors qu’il dirigeait depuis un ring ! rires Je profitais de ces sĂ©ances pour observer le monde des musiciens qui m’a toujours fascinĂ© ils jouaient du Delerue en Ă©tat de grĂące, dans la beautĂ© de leur art. Mais dĂšs la fin de la prise, ils se mettaient Ă  jacasser du tiercĂ©, de la SĂ©cu, de leur dĂ©jeuner Putain, le cĂ©leri rĂ©moulade m’a foutu des aigreurs d’estomac ! » rires Moi, j’adore ça le tĂ©lescopage du sublime et du trivial. Parmi les solistes, toujours des musiciens de l’OpĂ©ra de Paris, j’avais repĂ©rĂ© une petite vieille, toute cassĂ©e, derriĂšre sa harpe c’était la grande Lily Laskine. Georges l’adorait et l’employait quasi-systĂ©matiquement, mĂȘme si elle finissait par avoir des problĂšmes de vue et de surditĂ©. Un jour, pour lui rendre hommage, j’ai apportĂ© du champagne en studio. On a trinquĂ© Ă  la fin de la sĂ©ance. Lily Laskine a bu quatre coupes, avant de repartir en titubant, me soufflant Ă  l’oreille Ah, je n’ai plus mes cordes pour me rattraper ! » J’ai vraiment gardĂ© un souvenir magique de ces enregistrements je me dĂ©plaçais beaucoup, de la cabine Ă  la salle, je me planquais dans un coin pour observer Georges agiter ses grands bras dans l’immensitĂ© du studio. RĂ©guliĂšrement, il se retournait vers moi, interrogateur Ca te va, Philippe ? » LĂ , j’avais le sentiment que tout Ă©tait exclusivement organisĂ© pour mon menu plaisir. Comme si Delerue Ă©tait un artisan du Roi dont l’objectif suprĂȘme Ă©tait de le contenter. Je suis trĂšs fĂ©odal, j’adorais cette situation ! Et puis, Georges mettait tellement d’énergie, d’implication Ă  diriger ses musiciens, Ă  leur faire sortir la musique qu’il avait en tĂȘte
 Quand toute cette Ă©motion, soulevĂ©e par un seul bonhomme, venait Ă©pouser mes petites images, j’avais la chair de poule. C’est toute la magie de la musique au cinĂ©ma des effluves de lyrisme qui font s’envoler deux cabots qui se disent Je t’aime » sur un Ă©cran de contrĂŽle
 VoilĂ  pourquoi Delerue m’était si cher parmi les ingrĂ©dients d’un film, sa musique exprimait plus que tout autre les profondeurs de l’ñme. Pendant dix ans, des Jeux de l’Amour aux Caprices de Marie, mes films ont Ă©tĂ© co-Ă©crits par Daniel Boulanger et mis en musique par Georges Delerue. Comme le rĂ©sultat d’une symbiose Ă  trois
 J’étais au centre, encadrĂ© par deux auteurs qui intervenaient aux deux extrĂ©mitĂ©s de la chaĂźne. Je pensais –et je pense toujours- qu’ils avaient plus de talent que moi ! rires Boulanger, en particulier, me fascinait et me terrorisait je le trouvais intellectuellement plus original, plus inventif que moi-mĂȘme. J’étais influencĂ© par sa personnalitĂ©, par son sens du baroque, par ses trouvailles humoristiques ou poĂ©tiques. Trouvailles que j’acceptais car il me dominait. C’est tout le drame de ma vie j’ai le sens de la grandeur mais sans avoir de gĂ©nie. Il me faut des collaborateurs pour me tirer
 Georges, lui, une fois le film tournĂ©, me ramenait Ă  l’essentiel, Ă  ce que je voulais exprimer la vie, avec ses drĂŽleries, ses renoncements, ses petits dĂ©sespoirs ou ses grands chagrins, le tout enveloppĂ© de lĂ©gĂšreté  car il s’agit d’abord de comĂ©dies, ce qui est de ma part une courtoisie ou une lĂąchetĂ©. Le dĂ©but des annĂ©es soixante-dix a marquĂ© la fin de notre trio. AprĂšs Les Caprices de Marie, je ne travaillerai plus avec Boulanger
 sauf pour Chouans !, en 1987, qui est l’aboutissement d’un vieux projet Ă©laborĂ© des annĂ©es plus tĂŽt. Quant Ă  Georges, notre collaboration allait se poursuivre mais de maniĂšre plus discontinue. Curieusement, mon premier film sans Boulanger a aussi Ă©tĂ© mon premier film sans Georges La Poudre d’Escampette, Ă©crit par Jean-Loup Dabadie, en 1971. AprĂšs neuf longs-mĂ©trages, je n’avais pas de scrupule Ă  abandonner ponctuellement l’ami Delerue. C’était une infidĂ©litĂ©, pas une trahison. De son cĂŽtĂ©, il travaillait sans arrĂȘt, pour des tas d’autres metteurs en scĂšne
 Au dĂ©part, je croyais naĂŻvement que nous aurions encore plus de plaisir Ă  refaire Ă©quipe sur le film d’aprĂšs
 En rĂ©alitĂ©, c’est plutĂŽt l’inverse qui s’est produit. Vous desserrez des liens que vous ne retrouvez plus Ă  l’identique
 Quand le trio s’est reformĂ© pour Chouans !, il Ă©tait dĂ©jĂ  trop tard. Trop de temps avait passé  Je n’ai plus retravaillĂ© avec Boulanger, que j’ai depuis complĂštement perdu de vue, je n’ai plus revu Georges qui nous a quittĂ©s quatre ans plus tard
 MĂȘme si je suis orphelin des deux, je souffre moins de l’absence de Delerue il n’est plus avec nous. Alors qu’il suffirait d’un coup de fil Ă  Boulanger
 silence Pour en revenir Ă  La Poudre d’Escampette, j’avais voulu confier la musique Ă  Jean Wiener. Car il y avait une idĂ©e marrante Ă  creuser que mes trois personnages, perdus en Lybie en 1943, entendent de l’accordĂ©on, du piano parisien, du jazz zazou au fin fond du dĂ©sert
 Et je voulais faire Ă©crire cette musique par un compositeur historiquement liĂ© Ă  l’époque Ă©voquĂ©e. Donc Jean Wiener. Mais ça s’est trĂšs mal passĂ©, surtout Ă  l’enregistrement il n’avait rien prĂ©parĂ©, il s’est mis Ă  improviser au piano, pendant que son arrangeur besognait dans un coin
 Le rĂ©sultat ne ressemblait pas Ă  grand-chose. J’étais catastrophĂ©, le producteur Alexandre Mnouchkine encore plus. Wiener me donnait l’impression d’un monsieur trĂšs ĂągĂ©, assez fatiguĂ©, pas impliquĂ©. Ce qui n’enlevait rien au prestige de ses grandes partitions. Simplement, j’arrivais trop tard
 J’ai Ă©tĂ© contraint de remercier Jean Wiener, qui a dĂ» me dĂ©tester, et d’appeler Ă  la rescousse mon cher Delerue, pour tout reprendre Ă  zĂ©ro. Et lĂ , Georges m’a rĂ©pondu DĂ©solĂ©, Philippe, je ne peux pas passer aprĂšs Jean ! » C’était une belle preuve d’honnĂȘtetĂ© il aimait beaucoup Wiener, d’un point de vue musical, humain et politique. Avaient-ils Ă©tĂ© compagnons de cellule au Parti Communiste ? Je l’ignore
 rires Finalement, c’est Michel Legrand qui est venu Ă  mon secours. Mais il me restera Ă  vie le douloureux souvenir de cette sĂ©ance avec Wiener, comme une espĂšce de punition Ă  mon infidĂ©litĂ©. Du coup, Georges est revenu dĂšs le film suivant, ChĂšre Louise, avec Jeanne Moreau, un drame de la solitude signĂ© Dabadie l’histoire d’un amour impossible entre une vieille fille quadragĂ©naire et un jeune homme. Je n’aime pas beaucoup le film, je lui prĂ©fĂšre la musique, surtout le thĂšme principal pour piano et cordes. J’en ai d’ailleurs abusĂ©, je l’ai placĂ© partout, sur des plans d’envols de cygnes sur le lac d’Annecy. Ca devient presque du formalisme
 Avec ChĂšre Louise, je n’étais pas dans mon univers. De toute façon, je suis moins Ă  l’aise avec les sujets frontalement graves ou dramatiques. C’est aussi valable avec Chouans !, fresque sur les dĂ©chirements de la RĂ©volution Française
 Ma dĂ©marche est plutĂŽt de raconter des histoires superficielles ou fantaisistes qui, au dĂ©tour du chemin, lorgnent sur la tragĂ©die. Et non l’inverse. Ce qui n’a pas empĂȘchĂ© Delerue de rĂ©ussir ses musiques pour mes films sĂ©rieux ». La partition de Chouans ! ne manque ni de souffle, ni d’ampleur
 Sur mes comĂ©dies, il Ă©tait toujours d’une grande qualitĂ© d’inspiration, qu’elles soient ratĂ©es Julie Pot-de-Colle, semi-rĂ©ussies L’Incorrigible ou rĂ©ussies Tendre Poulet. Il y a aussi Le Cavaleur, l’un de mes films prĂ©fĂ©rĂ©s, oĂč Rochefort incarne un pianiste concertiste qui court aprĂšs ses femmes, aprĂšs sa vie, aprĂšs le temps qui passe. LĂ , Georges m’avait servi de conseiller musical en m’indiquant un concerto pour piano de Beethoven Tu verras, il correspond bien au mouvement du film et du personnage ! » MalgrĂ© tout, pour la derniĂšre sĂ©quence, on a hĂ©sitĂ© entre le fameux concerto et une musique originale. En invoquant des raisons d’homogĂ©nĂ©itĂ©, Delerue m’a convaincu de choisir
 Beethoven ! Qu’il a lui-mĂȘme spĂ©cialement arrangĂ© et dirigĂ© pour le film. LĂ  au moins, il ne s’agissait pas d’une infidĂ©litĂ© avec l’un de ses concurrents ! Le Cavaleur doit ĂȘtre le dernier film sur lequel on ait travaillĂ© avant son exil amĂ©ricain
 Gagnant de l’argent, un Oscar en poche, il est parti vivre Ă  Los Angeles en 1981. Quelle Ă©volution depuis le Delerue que j’avais connu en 1959, celui qui bouffait de la vache enragĂ©e et vivait dans un deux-piĂšces Ă  Pigalle, pas loin du quartier Ă  putes. Son piano occupait tout l’espace de l’appartement le clavier dans la premiĂšre piĂšce, la demi-queue dans la seconde ! Vingt ans plus tard, le voilĂ  intronisĂ© Ă  Hollywood
 C’était tout le paradoxe de Georges un enfant de Roubaix, fils d’ouvriers, compagnon de route du PC, qui se retrouve installĂ© dans le symbole mĂȘme du capitalisme amĂ©ricain. OĂč il vivait trĂšs heureux, d’ailleurs
 Si j’avais rĂ©ussi aux Etats-Unis, j’aurais peut-ĂȘtre fini comme lui, au bord d’une piscine californienne ! Entre Georges et moi, il n’y a pas eu de rupture, simplement un Ă©loignement progressif. J’habitais Paris, lui Los Angeles
 On avait chacun nos vies, sĂ©parĂ©es par quelques milliers de kilomĂštres
 On s’est toutefois retrouvĂ© sur deux films, L’Africain et Chouans !. Pour le premier, Georges Ă©tait revenu en France on a donc renouĂ© avec nos vieilles habitudes. Car mon bonheur, c’était d’aller chez lui, prĂšs du lac d’Enghien, l’écouter me proposer des thĂšmes, dans son salon meublĂ© faux Louis XIII. LĂ , je lui avais dit Je voudrais une ouverture qui coule comme un grand fleuve africain, vaste, boueux, irrĂ©mĂ©diable
 » Il s’est mis Ă  son clavier et, dĂ©jĂ , je visualisais sa musique
 En revanche, sur Chouans !, j’ai dĂ©testĂ© la maniĂšre dont nous avons travaillĂ©. Tout s’est passĂ© entre Paris et Los Angeles, au tĂ©lĂ©phone Tiens, j’ai un thĂšme, Ă©coute ! » Et j’entendais dans l’écouteur un piano nasillard, venu de l’autre bout du monde, doublĂ© par une voix cassĂ©e qui chantait faux. Eu Ă©gard Ă  notre vieille complicitĂ©, je lui ai fait entiĂšrement confiance, pour vraiment dĂ©couvrir le rĂ©sultat au studio Davout, Ă  Paris, le jour de l’enregistrement. La musique Ă©tait formidable
 mais je n’ai pris aucun plaisir Ă  sa conception. A partir de lĂ , je n’ai plus contactĂ© Georges pour mes films suivants. J’avais un chagrin d’amitiĂ© et besoin de lui, il Ă©tait loin, je l’ai engueulĂ©. Et puis, pour lui, composer pour un film français Ă©tait un exercice particulier, presque une rĂ©gression. Ca l’agaçait de devoir Ă  nouveau travailler avec nos mĂ©thodes, nos moyens. Je pense qu’il avait l’impression de faire marche arriĂšre
 Dans son comportement, je devinais une certaine exaspĂ©ration pour les musiciens français, leur cĂŽtĂ© Ă  la bonne franquette », sympas mais non disciplinĂ©s. Georges connaissait l’ultra-professionnalisme des orchestres hollywoodiens, le luxe des budgets musique allouĂ©s par la Fox ou la Paramount. Alors forcĂ©ment
 Quand vous vivez dans deux-cent mĂštres carrĂ©, vous avez du mal Ă  revenir habiter votre vieille chambre de bonne, mĂȘme si elle contient tous vos souvenirs de jeunesse. Chouans ! a donc Ă©tĂ© notre ultime rendez-vous on a continuĂ© Ă  se parler mais sans jamais se revoir. Georges est parti en mars 1992. En pleine nuit, vers trois heures du matin, un journaliste radio m’a appelĂ© pour m’apprendre la nouvelle
 et m’interviewer. Quelle Ă©lĂ©gance recueillir Ă  brĂ»le-pourpoint un sentiment sur un frĂšre dont la mort m’anĂ©antissait
 Quelques semaines plus tard, on m’a proposĂ© d’organiser un feu d’artifice aux Vaux-de-Cernay, un chĂąteau construit par les Rothschild au XIXĂšme siĂšcle, autour d’une abbaye romane. Pour rendre hommage Ă  Georges, j’ai dĂ©cidĂ© de concevoir cette illumination avec et sur sa musique, en l’occurrence celle de Chouans ! et Dien Bien Phu, le film de mon ami Schoendoerffer, avec son fameux Concerto de l’Adieu. J’ai travaillĂ© pendant un mois avec la maison Ruggieri, descendants de l’artificier de Louis XIV. C’est trĂšs compliquĂ© il y a un dĂ©calage Ă  prĂ©voir entre le lancement du feu et son explosion
 Le tout sans perdre le synchronisme avec la musique. Le soir mĂȘme, j’étais dans un Ă©tat de tension et d’émotion extrĂȘmes. La femme de Georges, Colette, Ă©tait prĂ©sente et j’ai bien l’impression qu’elle Ă©tait en larmes, comme moi. Le feu d’artifice a commencĂ©, l’assemblĂ©e s’est tue, captivĂ©e. J’ai enflammĂ© l’abbaye, le chĂąteau, la forĂȘt. Tous ces feux partaient vers le ciel, lĂ  oĂč Georges venait d’arriver. Il m’avait offert sa musique, je la renvoyais Ă  travers les Ă©toiles. Tout cela ressemblait Ă  la vie et au cinĂ©ma un spectacle Ă©phĂ©mĂšre et coĂ»teux, nĂ©cessaire et inutile. Comme un mirage qui a existĂ© le temps de quelques minutes
 et dont ne subsiste que le souvenir chez les spectateurs prĂ©sents ce soir lĂ . C’était un adieu, mon adieu, Ă  Georges Delerue. Propos recueillis par StĂ©phane Lerouge

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  • concerto de l adieu georges delerue partition